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[Fiction Skyrim] Le Journal d'Aurore

Le Journal d'Aurore

"Tu aurais du agir, ils sont déjà là. Les parchemins des anciens prédisaient leur retour. Leur défaite n'était que temporaire. Lorsqu'Oblivion ouvrirait ses portes. Ou les fils de Bordeciel verseraient leur sang. Personne ne voulait y croire. Ni même à leurs existences. Mais quand l'aube la révéla enfin, la vérité jaillit dans les flammes. Mais il y en a un qu'ils redoutent. Dans leur langue son nom est Dovahkiin, enfant de dragon."
-Prophétie du Mur d'Alduin


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Bonjour/Bonsoir et Bienvenue !

Vous avez sûrement été attiré par le tag "Fiction Skyrim".
Déjà, merci d'avoir pris la peine de vous y intéresser !
Cette fiction est un projet qui traîne depuis un bon moment dans mes cartons,et j'avais très envie de la sortir, à vrai dire !

Ici, vous suivrez la progression de Aurore, fille de mère Impériale et de père Nordique.
Vous ne connaissez pas l'univers des The Elders Scrolls ? Ce n'est pas un soucis : j'essaye de décrire au mieux l'univers où Aurore évolue ! 
Je compte aussi mettre en place une section "Informations en vrac" si besoin est.

Bref, Enjoy !


Ban'

Messages

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    Fredas, 17 Vifazur 

    Le soleil commençait à brûler sur ma peau, pourtant habituée aux douces chaleurs de Cyrodiil. Je m'étais évanouis après qu'un garde impérial m'ait frappé à la tête pour m'assommer. Encore dans les vapes, je regardais où ce garde m'avait emmené. Alors que je m'attendais à ouvrir les yeux dans une geôle, je fus, à ma grande surprise, dans un chariot. Voilà donc pourquoi je sentais le soleil, et non l'humidité d'une prison ... Mes mains étaient liées par une solide corde qui m'arrachait la peau des poignets quand je tentais de bouger mes mains, et j'avais des compagnons, eux-aussi ligotés, et un qui était bailloné. Vus le nombre de soldats autour de nous, nous n'allions pas à notre libération, et les cordes m'assuraient de cette triste hypothèse. Un de mes compagnons prisonnier m'apprit que je me trouvais en Bordeciel, terre des Nordiques, Skyrim ... J'avais essayée de passer la frontière pour essayer de trouver un emploi, une vie, et pourquoi pas un foyer, comme on pouvait en voir ça et là, quand la guerre n'avait pas ravagé les familles. Et j'avais réussis à quitter Cyrodiil, mais peut-être pas dans les conditions que j'avais espérée... 

    Il y avait avec moi un voleur, et deux "Sombrages". Je ne connaissais pas toutes les histoires de Bordeciel, je comptais les découvrir plus tard, mais je savais qu'une guerre la déchirait de l'intérieur. A ce que je compris dans une des discussions entre mes compagnons d'infortune, un des prisonniers était très important. Ulfric Sombrage, chef des Rebelles. Le voleur l'accusa d'être la cause de notre arrestation. C'était à cause de lui que les Impériaux étaient aux frontières, selon ses dires. C'était pourquoi je me trouvais ici. Bien que cet homme fût probablement la raison de mon arrestation, la politique ne m'avait jamais intéressée, et surtout pas dans un tel moment. Je préférais garder le silence jusqu'à notre arrivée, bien que l'idée que des Impériaux, des gens de ma patrie, puisse me couper la tête, me dégoûta fortement.

    Nous arrivons dans un village appelé Helgen. Des personnes sortirent de leur chaumière, pour nous regarder, comme des bêtes sauvages. Mes camardes parlèrent de la fin. Et c'est ce que je pensais moi aussi. La fin d'une très courte vie. Je revoyais ma mère qui pleurait à mon départ, dans les bras de mon père, priant tout les deux les Huit de me garder en vie. Ou les Neuf, du côté paternel. L'idée qu'ils ne voit pas leur fille sur un billot me réconforta. Je n'aurais pas supporté les voir s'effondrer au milieu de ces gens hurlant pour notre mort. 
    La charrette s'arrêta, et chacun de nous descendit de notre piteux carrosse, un par un, dans un silence interminable. Le voleur se mit à courir, à s'enfuir pour sa vie, paniqué. On ordonna à un archer de lui tirer dessus. Il n'eut aucune chance : La flèche l'atteignit entre les deux omoplates. Cela m'attrista, mais je ne pouvais rien faire, alors je ne fis que tourner ma tête de ce désolant spectacle. Les Impériaux firent la liste des prisonniers, et ils se rendirent compte que je n'y figurais pas, et je fus obligée de me présenter : 

    Aurore, Impériale, 26 ans. 


    J'avais l'air misérable dans cette toile de jute qui me servait de tenue. J'aurais préférée mourir dans d'autre circonstances, et plus dignement. Une personne est appelée avant moi. Le bourreau l'abaisse sur le billot, tout comme il abaisse sa hache sur lui juste après, et la tête d'un de mes compagnons de voyage roula jusque dans un panier un peu plus bas. Voici donc a quoi va ressembler ma mort ... Un bruit indescriptible retentit alors, comme si un animal sauvage se trouvait dans les environs, mais la mise à mort continue. C'est déjà à mon tour. Peut-être est-ce mieux ainsi, qui sait ... Je me mets à genoux, et une main m'oblige à coller mon visage contre la pierre froide. Je sens que mon visage se colle finalement contre le sang encore chaud du pauvre homme avant moi, et la nausée me monte à la gorge. Mon souffle me réchauffe légèrement. Je lève les yeux. Il y a un nuage noir dans le ciel. Un nuage très sombre ... Et qui se déplace vite. Très vite. Cette forme, je ne l'ai vu que dans des livres : Un dragon. Mais ... C'est impossible, les dragons, ça n'existe pas... Ce devait surement être mon imagination. J'ai toujours été très lunatique, après tout. Le bourreau lève sa hache, et le fameux nuage se mit à grossir de plus à plus. Non, il n'y avait plus aucun doute, ce n'était pas un nuage. Le dragon se pose sur la tour juste derrière le bourreau, qui abaissa sa hache à même moment, mais celle-ci tombe avant de m'atteindre à cause du tremblement causé par le monstre à écailles. L'homme a fait tomber sa hache, le rugissement du dragon l'a déstabilisé, et cela m'a sauvé. Je me relève, chamboulée. Je fuis avec Ralof, un de mes anciens compagnon prisonnier, mais nos chemins se sépare. Je me retrouve avec un Impériaux, Hadvar. Il était un peu septique à mon sujet, mais il n'a pas hésité à m'aider à m'en sortir. J'eut du mal à lui faire confiance : Il m'avait envoyé au billot après tout. Sur le chemin de la sortie, nous cachant du dragon, nous tombions sur Ralof. Ils prirent deux chemins différents, tout comme leurs idéaux. Dans le feu de l'action, je partis avec Hadvar. Mais je dois avouer que le fait qu'il soit Impérial m'a beaucoup influencée, même s’il m'avait ajouté à la liste des mis à mort.

    Nous sommes partis dans le donjon de la ville, où je pus me trouver de quoi me protéger, et une arme. Je pris deux épées pour me battre. Des Sombrages nous barrèrent la route, mais nous sommes passés sans problèmes. Le fait de les tuer pour ma vie de ne me fit rien. J'avais déjà tuée des pilleurs qui menaçaient la maison familiale, en Cyrodiil, perdue entre Bruma et la cité Impériale. Le dragon avait fait s'écrouler la tour, et s'effondrer le sol, ce qui nous permis de sortir par les égouts d'Helgen. 
    A la sortie, Hadvar et moi devions nous séparer, mais nous nous sommes donnés rendez-vous à Rivebois, un petit village près de l'endroit où nous étions. Son oncle et lui pourraient m'y offrir hospitalité. Comment refuser une telle offre, moi qui essayait de trouver refuge dans ces contrées sauvages ? J'avais au moins un endroit où me reposer, au chaud, à l’abri des vents et de la pluie. 

    Je pris le chemin en pierre. Je m'écartais parfois des routes, rencontrant un chasseur, une maison isolée habitée par une vieille femme bien sympathique mais assez étrange, et pour finir, une mine abandonnée. Arrivée au village, je partis directement dans la maison que m'avais indiquée Hadvar : La première à gauche, avec la forge. Son oncle était un forgeron soutenant l'Empire. Il m'offrit de quoi me restaurer, m'invita, et m'autorisa à prendre de quelques richesses lui appartenant. C'est là que je tombais sur ce petit livre vierge de tout écrit, qu'il n'hésita pas à me donner, m'expliquant qu'il n'était pas prêt de s'en servir. C'est alors que j'ai décidé qu'à partir de maintenant, je raconterais mon histoire, mes aventures, dans ces terres qui me sont encore inconnues. 

    Je suis Aurore, Impériale, nouvelle en Bordeciel.


     -.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.- 


    C'est la première fois que je tiens un journal. C'est assez étrange je dois dire. Ce premier texte est le début de ma journée, mais celle-ci ne s'est pas encore terminée. Je pense tenir mon journal avant d'aller me coucher, chaque soir. 
    Après avoir acquis mon journal, je partis donc visiter le reste du village. L'oncle de Hadvar m'a dit que je devais prévenir très vite le jarl de Blancherive de l'arrivée du dragon à Helgen. Le jarl -à prononcer yarl- est un seigneur qui s'occupe d'un secteur en Bordeciel. Je crois qu'il y a 5 ou 6 jarl dans Skyrim. Le Haut-Roi serait mort récemment, assassiné par Ulfric Sombrage, le prisonnier qui était avec moi. L'homme de la Révolution. Hadvar m'a proposée de rejoindre la Légion pour un jour le battre, mais je ne tiens pas encore à m'engager dans cette guerre, surtout dont ne connais pas les enjeux.

    Je suis allée visiter le petit village où j'étais, discutant avec les habitants. Le propriétaire de la boutique de Rivebois s'est fait volé, et il m'a demandé de l'aider. Apparemment, il serait dans une crypte. Je ne tiens pas vraiment à y perdre la vie tout de suite, même s’il y a une belle somme d'or à la clé. Je m'en suis déjà fait un peu en revendant des armes, et du matériel que m'avait donné l'oncle d'Hadvar, car je n'en trouve pas l'utilité. Il y en avait aussi que j'avais trouvée sur les cadavres des sombrages qui nous avaient attaqués à Helgen. Ils n'en avaient plus besoin, de toute manière. J'ai finalement pris route pour Blancherive. Bordeciel était vraiment un endroit somptueux. Mais je m'attardais, et la nuit commençait déjà à tomber. Je n'aimais pas être seule la nuit, dans le noir ... Non, en fait, je déteste ça ! Et je n'avais aucune torche pour palier à ce problème. Je me suis dépêchée de courir à Blancherive. Malheureusement, je me suis retrouvée devant ... Une rivière. Incapable de la traverser à pied, je dus la contourner. Non pas que je ne sache pas nager ou que je n'aime pas l'eau, mais ... Disons que nager dans une eau glaciale, de nuit, ce n'était pas vraiment pour moi. Heureusement, il y avait un pont à coté, 50 mètres plus loin. Je pus donc rejoindre la ville sans encombre, et sans être trempée jusqu'aux os.
     La ville était tout aussi charmante que le paysage. Je cherchais rapidement l'auberge. "La jument pavoisée", qu'un garde m'avait indiquée alors que j'étais perdue, aux portes de la ville. C'est un nom original. Pour y accéder, il fallait traverser l'allée où se trouvaient les premiers magasins, dont un repaire de chasseurs, un forgeron, une boutique et un magasin de potion, les deux dernières entourant, avec l'auberge, un puit entouré d'étales marchandes. Mais l'auberge, c'est cher, et je ne compte pas y dépenser mon argent toute ma vie. Un jour je m'achèterais une maison en Bordeciel, et je pourrais vraiment me déclarer habitante de ces terres. Mais pour le moment, il fallait encore que j'économise, et l'achat d'une maison, ce n'était pas pour maintenant.


    Ban'

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    Loredas, 18 Vifazur 

    Aujourd'hui, je ne suis pas sortie de la ville. Je n'avais pas envie de me relancer à l'aventure directement. Helgen m'avait assez bouleversée pour le moment. C'est dur de le cacher, mais ... Même si je ne le montre pas, ces émotions me font tourner de la tête à chaque fois que j'y repense. Et puis, j'ai besoin de connaître Bordeciel avant de me lancer n'importe où. Je n'en ai que de vagues description de mon père, Nordique ayant rencontré ma mère alors qu'il était en Cyrodiil pour son service militaire. Je pense que je vais passer un moment à Blancherive.
    Le barde m'a réveillé ce matin à 9h. Je n'avais jamais aussi mal dormi depuis longtemps, sûrement à cause des émotions. Je repérai une petite bourse sur le comptoir, hors de vue de tout le monde. Mes mauvaises habitudes commençaient déjà à revenir. Et j'avais besoin d'argent pour survivre ici. Personne ne s'était rendu compte de leur disparition. Je fus bien obligée de me rendre à l'évidence : Les mauvaises habitudes ne disparaissent pas si facilement ... J’ai finalement décidé de sortir de l'auberge, mon butin en poche, l'air de rien. Il fallait que j'aille voir le jarl avant tout pour le prévenir de la menace. La vile était parcourue par des petits canaux d'eau. J’ai dus passer au milieu de chaumières, mais aussi devant un gigantesque arbre qui semblait mort, avant de monter les marches jusqu'à l'habitat du jarl : Fort-Dragon. Son château était incroyable, gigantesque, surplombant toute la ville qui était posée sur une colline. Il parait qu'un des ancêtres du jarl y aurait emprisonné un dragon, mais il y a bien des siècles maintenant ... A peine entrée, une dunmer, une elfe noire s'approcha de moi, épée à la main. Quel superbe accueil pour un messager ... Heureusement que ce n'était pas une osmer, une orc, sinon, elle m'aurait attaquée directement. Après avoir expliqué au jarl Balgruuf la situation, celui-ci m’a demandé d'aller ... Battre un dragon. Rien que ça. Je crois qu'il ne s'est pas rendue compte que je ne suis pas une guerrière, et que ma dernière rencontre avec un dragon s'était légèrement très mal passé. Et puis mince, j’étais une messagère ! Mais le manque de troupes ne doit pas vraiment aider.  

    Pour le moment, je dois aller rechercher une pierre dragon dont j'ignore l'utilité, demande du jarl en personne. Mais j'ai remarqué que la pierre se trouve au même endroit que la griffe d'or, l'objet du marchand de Rivebois. Si j'y vais, je pourrais faire d'une pierre deux coups, et ramasser l'argent au passage. De plus, les cryptes sont emplies d'or et de gemmes précieuses, quand les pilleurs n'étaient pas passés. Et puis … J'aurais une petite notoriété pour avoir travaillé pour un jarl. C'est à tenter, mais je ne pouvais pas partir dans l'équipement avec lequel je me protégeais actuellement, sauf si j'ai envie de ne pas voir passer mon prochain anniversaire. 
    Je pris donc la direction de la forge. La femme qui s'en occupe, Adrianne Avennici, avait besoin d'aide pour une commande assez importante, elle m'a donc apprit comment forger, fabriquer, et améliorer armes et armures. J’avais déjà une expérience minime, en observant les forgerons de Cyrodiil. Je n'aurais jamais cru que cela m'aurait servi un jour ! Et puis, cela me permettra de me faire de l'argent. Je ne peux cependant pas passer à côté des différences de forgeage entre ici et ma terre natale. Les nordiques se concentrent sur la protection, là où les impériaux font dans l’ornement. Après avoir fabriquée une meilleure armure pour moi-même, je racontais à Adrianne que je venais d'arriver en Bordeciel. Elle me demanda si j'avais au moins une carte. C'était vrai que je n'en avais pas. C’était un détail non négligeable, surtout en terre inconnue. Elle m'en donna une gentillement, en échange de l’aide que je lui avais fournie à la forge, et m'indiqua, dans un élan de gentillesse, où j'étais actuellement, et où se trouvait l'endroit que m'avait indiqué le jarl. C'était juste à côté de Rivebois. Cela me donna un bon point de repère. Je partis, pour le reste de la journée, rencontrer les habitants de la ville, les marchés, les bâtiments, les alentours de la ville. Explorer une ville n’était pas vraiment mon passe-temps favori, mais il est très agréable de se promener à Blancherive.


    J'appris que, dans la ville, deux familles se faisaient la guerre pour des raisons politiques (pour ne pas changer, tiens !). Je suis aussi allée visiter le temple de Kynareth. Je n'étais pas une fervente croyante, je devais l'avouer. Mais les souvenirs de ma mère m'enseignant le culte des Aedras me reviennent maintenant en mémoire. Sa voix un peu grave me revient, et m’apaise, même en souvenir. J'ai bien envie de réécrire ce qu'elle me disait sur les divins, qu'elle lisait dans les livres. 

    « Akatosh est le premier divin. Il est l'incarnation de la loi, la persévérance, et l'invincibilité. Il représente la légitimité de l'Empire des Septim. » Mon père, qui était nordique, aimait rajouter que dans les légendes de Bordeciel, il serait à l'origine de ce qu'on appelait des Fils de Dragons. Ou quelque chose dans le genre. 

    « Kynareth, ou Kyne, est la déesse du ciel, des esprits, et des éléments. Elle protège les marins et les voyageurs. Quand il pleut, cela signifie que la déesse pleure. Elle aurait créé les premiers hommes en haut la Gorge des Mondes. » La Gorge des Mondes … Mon père m'en parlait toujours avec émotion quand il parlait de Bordeciel. Il paraît que, tout comme la Tour d'Or Blanc se voit dans tout Cyrodiil, la Gorge des Mondes se voit de tout Bordeciel, et qu'on peut y faire un pèlerinage des « Sept mille marches » jusqu'à un vieux monastère. J'irais sans doute, un jour, je sais que mon père aurait voulu que je le fasse. 

    « Stendarr est le dieu de la Justice, de la Tolérance, de la piété, de la miséricorde, et il est le Défendeur des Hommes. » Il est aussi le Dieu des des Vigiles de Stendarr, qui traquent tout ce qui est maléfique et ce qui tourne autour des Daedras. Je pense juste que ces gens sont fous : Se battre contre les Daedras, ces Princes maléfiques, des vampires, et des nécromanciens, ce n’est que pure folie.  

    « Mara est la Déesse-Mère de l'Empire, et la servante de Kyne. Elle est la déesse de l'amour, de la compassion et de la fertilité. Certain disent qu'elle est la mère de Arkay. » Mon père me racontait qu'il avait demandé ma mère avec une Amulette de Mara. Une amulette avec la bénédiction de la Déesse. Il me disait que c'était la coutume, en Bordeciel, de demander la main de quelqu'un avec une Amulette de Mara. La sienne est d'ailleurs dans une petite vitrine, à la maison. Il y tient énormément, car il dit que c'est grâce à la bénédiction de la Déesse qu'il a épousé la plus belle femme de Tamriel ! Il faisait toujours rougir ma mère avec cette simple phrase. 

    « Dibella est la déesse de la beauté, de l'érotisme, et de l'amitié. Avec Mara, elle est la servante de Kyne. » Je me souviendrais toujours de la tête de mes parents quand je leur avais demandé ce qu'était l'érotisme, quand j'étais petite ! D’ailleurs, j’ai toujours trouvé ça assez marrant qu’elle soit la déesse de l’amitié ET de l’érotisme. Mais après, c’est juste moi qui a un sens de l’humour bien à moi. 

    « Arkay est le Dieu du cycle de la Vie et de la Mort et des rites mortuaires et funéraires. Il est lié aux saisons qui passent et au climat. » Les prêtes d'Arkay, ceux qui s'occupent des funérailles, sont contre les nécromanciens. Et je les comprends. Si on dérangeait un de mes ancêtres de son sommeil éternel, il y a de forte chance que j'aille lui faire la peau. 

    « Julianos est le Dieu de la sagesse est de la logique. On le lie à la magie, au savoir, à la littérature, de l'histoire et de la loi. » Julianos est un peu le Dieu des Mages. Autant dire que ce n'est pas lui que je vais prier en premier quand je vais au temple. Néanmoins, j'ai appris quelques sorts d'anciens camarades, et je dois avouer que c'est utile, dans certaines situations. 

    « Zenithar est le Dieu du commerce, du travail, et du marchandage. Celui-ci à de forte relation avec Kynareth. Tous ceux qui prient Zénithar reconnaissent aussi Kyne. » Zenihar est le dieu du travail, qui n'aime pas le vol … Autant dire que je le vénère encore moins qu'Arkay ! Il se dirait sûrement « Très marrant Aurore, t’en a d’autre des comme ça ? » 

    « Talos, ou Tiber Septim, a été élevé au rang de Demi-Dieu pour ses exploits quasi-légendaires. Il est le Dieu du Courage et de la force. Son culte fut outrageusement interdit par les Thalmors. » Je me souviens que ce fut mon père qui m'apprit cela. Ma mère ne voulait pas, de peur des sanctions que l'on prendrait, mais on ne pouvait enlever à un vrai nordique son culte de Thalos ! Je me souviens de son amulette dont il ne voulait pas se séparer, et ma mère qui n'arrêtait pas de hurler quand il le mettait au-dessus de sa tunique, au lieu de la mettre en dessous.


    Je suis rentrée à l'auberge après ma promenade en ville. Je vais aller boire avec les autres clients, ça va me permettre de décompresser.


    Ban'

  • Choupa51Choupa51 VIP
    juin 2017 modifié

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    Sundas, 19 Vifazur

     

    Il y a des choses que je peux pardonner. Mais laisser ses clients dormir sur une chaise alors qu’on tient une auberge, ça, je ne peux pas.


    Bon, je devrais tout raconter depuis le début, ce sera sûrement plus simple. Oui, noter pourquoi je vais devoir dormir sur une chaise dans une auberge presque vide m'aidera sans doute à penser à autre chose, et peut-être m'aidera à m'endormir malgré le peu de confort « offert » dans cette maudite bâtisse.

    Avant tout chose, je tiens absolument à noter que je ne parle pas ici de "La Jument Pavoisée". Hulda s'en occupe comme une reine s'occupe de son château et de ses occupants. Jamais les étrangers n'y sont mal traités, et dès que tu prends place, Saadia, une Rougegarde très serviable, viens te proposer de quoi te remplir l'estomac. Non, ici, je vais parler de l'auberge "Le Géant Endormis", à Rivebois.

     

    Je me suis donc réveillée à Blancherive, sous le chant du barde. Je commence doucement à m'habituer à sa voix. Cependant, toutes les femmes de Blancherive me mettent en garde contre ce dernier : C'est un séducteur au petites moeurs. Heureusement pour moi, les morceaux d'armures pillés ça et là sur des cadavres le font rester à une distance très raisonnable, pour mon plus grand bonheur. Je devrais d'ailleurs sérieusement songer à en acheter un neuve, en cuir, pas trop chère. Celle-ci ne protège plus grand chose
    ...

    Donc, aujourd'hui, j'étais bien décidée à aller fouiller cette crypte et ses trésors ! Je suis restée juste un peu déprimée devant le cheval qui est à vendre aux écuries de Blancherive. Je suis loin d'avoir les moyens de me l'acheter, et entre toutes les dépenses à prévoir entre des armes et des armures, il fallait que je me contente de mes pauvres pieds. Pour les jours à suivre aussi, d’ailleurs. Et c'est donc avec courage, et parce que je n'avais pas vraiment le choix non plus, que je me mis à marcher en direction de la crypte, non sans pester sur le fait que ça aurait été plus rapide avec ce cheval, magnifique, avec une robe entièrement noire comme la nuit, et une carrure imposante. Le vendeur m'a dit que les chevaux de Bordeciel sont des chevaux lents, mais bien plus fort que leurs cousins de Cyrodiil, et je dois reconnaître que ça se voit : Les chevaux de chez moi sont plus grand, plus fin et rapide, alors qu'ici, ils sont plus petit, plus fort et dotés d'une meilleure constitution. Pour me changer les idées, j'avais finalement décidé de m'intéresser aux paysages sur mon chemin. Splendides, rien à redire. La route entre Rivebois et Blancherive est une route parsemée de pierre, ça et là, et entourée de fleurs et d'arbres. La crypte se trouvait en haut d'une montagne à l'ouest de Rivebois. J'ai aussi vue les premiers cotés désagréables de Bordeciel. Tout d’abord, dès que tu prends un peu de hauteur, tu te retrouves les pieds dans la neige. Je me suis fait attaquer, ensuite, par des bandits en chemin. Ces derniers avaient pris place dans une vieille tour délabrée ainsi qu'à l’entrée de la crypte.

    Tout comme pour les sombrages dans les entrailles de Helgen, je n’avais pas eu énormément de remords. Et je n’en aurais plus pour ces brigands. J'en avais déjà eu pour ce genre d’acte, mais c'était il y a bien longtemps … Quand j'étais encore une enfant naïve et innocente. Ah, ça ne me rajeunit pas, tout ça ! Après avoir dépourvus ces bandits de leurs bourses et de leurs flèches, je m'en suis allée, je n'allais pas camper dans leur camp encore maculé de leur sang, ça aurait été glauque. Très glauque. J'ai recommencé mon carnage à l'intérieur, là où les derniers bandits s’étaient établis. J'abandonnais bien vite l'idée de leur donner une sépulture correcte. Ces bandits ne m'auraient pas laissé un tel privilège, et je n'avais de toute façon pas le temps ni l'envie de les enterrer un par un. Surtout dans un sol montagneux, à la main ! En m'avançant plus loin dans ces ruines, après avoir tuée une araignée géante et blessée qui avait trouvé refuge dans ce tombeau, je trouvais, à ma plus grande surprise, un bandit, immobilisé dans le piège de toile collante de la créature, qui disait pouvoir m'aider. Je ne voyais vraiment pas comment un homme bloqué et qui était à deux doigts de se faire manger par une araignée pouvait m'aider. Cependant, en le questionnant sur un certain artefact ressemblant à une griffe d'or, ce dernier changea brutalement d'attitude. Son visage noir de Dunmer se mit à blanchir tellement qu'il ressemblait presque à un Bosmer ...

    Il avait la griffe, ça se voyait. Alors je l’ai fait chanter. Sa libération, ou la mort. Mais même coincé dans cette toile d'araignée, il refusait de me dire où se trouvait la fameuse Griffe d'or ! Lassée, j'ai fini par le tuer. Je n'avais vraiment plus la patience de parler avec un mur, et absolument aucune envie de m’éterniser dans ces ruines nordiques ! Et puis, au final, j’ai trouvé dans son sac la fameuse griffe, et son journal intime, qui racontait qu'au fond des ruines se trouvait un trésor pouvant le rendre riche. Mais quel imbécile, ai-je pensé, cet endroit a sûrement été pillé des centaines de fois !

    Plus loin, des draugrs, des cadavres momifiés de guerriers revenus à la vie, s'étaient réveillés de leur sommeil antique et m'attaquèrent, comme ils l'auraient fait pour tout intrus venant perturber leur sommeil. J'ignorais que des morts pouvaient revenir subitement à la vie ainsi, ou du moins, je pensais qu'un nécromancien était nécessaire. Apparemment, pas les Draugrs et les squelettes nordiques. Je suis presque triste à l'idée que ces guerriers n'aient pas rejoint Sovngard. Si ça se trouvait, ils faisaient peut-être même partis de mes ancêtres ... Finalement, je mis au moins d'une demi-journée à atteindre la fin de ce labyrinthe. J'aurais sans doute dut faire demi-tour dès que j'avais récupéré la griffe, mais je dois bien avouer que la curiosité m'avait poussée plus en avant dans mon exploration. Et puis, je n’avais toujours pas trouvé le caillou dragon pour le mage de la cour dont je n’ai même pas pris la peine de noter le nom. Ni de le retenir.

    Je vis enfin la fin des tombeaux pour arriver à une grande salle creusée dans la roche : La nature y avait repris ses droits, et la lumière de la lune éclairait faiblement les lieux, donnant une atmosphère ... Magique. Oui, ce lieu semblait empreint de magie. Quelques chauves-souris s’agitèrent à cause de ma torche, ce qui me fit sourire. Voir un tel niveau de conservation, moi qui pensait voir un endroit pillé et saccagé … Marchant prudemment entre les herbes ayant envahi la roche, je vis alors une chose étrange se dresser face à moi, en haut d’une estrade de pierre : Un étrange mur, surmonté d'une tête sculptée de dragon, et orné d'étranges symboles, dont trois illuminés. Intriguée, je me suis approchée pour les examiner de plus près, encore poussée par mon ennemie et amie de toujours, la curiosité.

        

    Ces symboles ... Ils resteront gravés dans ma mémoire. C'était comme si je les connaissais, sans savoir ce que c'était. Quand je les aie lus, j'ai senti un grand souffle en moi, comme une grande bouffée d'air frais, une forte énergie. Je me suis sentie puissante comme jamais, puis cette sensation est retombée lentement, ne laissant qu’un sentiment de bien-être. Je n’ai pas eu le temps de réfléchir à ce qu'il venait de se passer, ni de profiter de cette agréable sensation, que le tombeau derrière moi s'ouvrit en un immense fracas, pour voir en sortir un Draugs. Ce dernier était différent des autres, il semblait ... Plus puissant. Plus féroce. J'ai du mal à tuer le monstre, assez résistant face à ma lame. Il faut vraiment que je prenne une épée plus puissante ! Mais il a finit par tombé, comme les autres. Quelque chose attira finalement mon attention dans le tombeau où ce dernier reposait. Une étrange pierre dont au dos figuraient encore quelques-uns de ces symboles étranges. Impossible de me rappeler si je les avais déjà vues, et où ... Ils ressemblaient cependant à ceux du mur. Ce doit être le même langage. Je les ai notés à la fin de mon journal. Je vais essayer de les étudier si je trouve quelqu’un ou quelque chose pour m’éclairer.

     

    C'est un miracle que je sois sortie de ce tombeau en un seul morceau. Avec tous ces revenants… J’ai été blessée à l'épaule, mais c'est peu profond, ça se soignera assez vite. Au pire, je passerais voir Arcadia à Blancherive. C'est une très bonne soigneuse, et même si elle m'a montré comment faire une potion de soin, je crois que les siennes seront bien plus efficaces. De toute façon, je n’ai pas les ingrédients nécessaires.

    Une fois sortie de cette crypte, je me suis rendue compte que cette même sortie était éloignée de l'entrée. J'étais donc ... perdue ! Et il faisait nuit ! Heureusement, j'entendais un ruisseau d'eau. Je n’ai eu qu’à écouter, à marcher vers la source du bruit, et je suis tombé sur
    une rivière. Mon instinct me dicta de suivre le courant, et j'avais bien fait : Les torches des gardes à Rivebois illuminait le paysage. La lumière ne m'a jamais paru aussi réconfortante, sur le coup. La rivière me bloquant le passage, j’ai dus chercher un endroit où passer, et j’ai fini par tomber sur une rangée de pierre. Sur le moment, je me suis dit que ça ferait un chemin de fortune. Mais l'humidité et l'eau ayant eu raison des pierres, j’ai glissé, et je suis tombée à l'eau. Moi qui essayais justement d’éviter de me mouiller jusqu’aux os ... Je suis donc arrivée trempée chez le vendeur pour lui rendre sa griffe d'or. Mais ma récompense de 400 pièces d'or m’a fait vite oublier tous les désagréments occasionnés. De plus, j’ai pu lui revendre les gemmes trouvées dans la cryptes pour avoir plus d'argent. Pour mes premiers jours en Bordeciel, je ne me débrouillais pas trop mal. Même si les cryptes ne sont pas accueillantes, elles sont très rentables. A noter pour mes futures expéditions. Après tout ça, je me suis décidé à aller à l’auberge.

    Et donc, nous y voilà. Le tavernier me dit que la propriétaire étant absente, l'auberge est fermée. Sérieusement ? Il n'y avait déjà personne, et ils refusaient des clients ? Était-il trop stupide pour me louer une chambre ? Voilà de quoi je voulais parler au début ! Bon, par pure vengeance, j’ai piqué ses bouteilles et sa bourse. Idiot comme il est, il ne s'en rendra compte qu'au retour de la "patronne". Par les Neuf, je commence déjà à avoir mal au dos.


    Ban'

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    Morndas, 20 Vifazur
     

    Sans surprise, je me suis réveillée sur un des bancs de l’auberge, secouée par le tavernier qui me disait que je « dérangeais les clients ». Mais à vrai dire, à part les rats, je voyais pas vraiment qui d’autre pouvait être dérangé par ma présence dans ce trou à ragnards.
     Il me tardait de retourner à Blancherive toucher mon dus et retrouver des visages familiers. Hulda m’aime déjà beaucoup. J’ai « une tête qui inspire la confiance » a-t-elle dit. J’avoue avoir rigolé quand elle m’a sortie ça. Pas un rire méchant. Mais moi ? Avoir un visage qui inspire la confiance ? J’avais toujours eut des facilités à faire ami-ami, mais ça sonnait beaucoup trop « chef de groupe », à sa manière de le dire. Je doute être un jour chef de quelque chose, même si l’idée me plaît bien. 

     J’ai donc repris la route, non sans passer voir l’oncle d’Hadvar. Ce dernier m’a encore donné de quoi subsister pour un voyage jusqu’en Morrowind. Sérieusement, on dirait une mamie gâteuse avec son unique petite-fille ! Il m’apprécie beaucoup. Il dit que grâce à moi, son neveu à survécut. Je pense plutôt que l’inverse est plus réaliste, mais il me fait bien rire à le répéter, ce qui gêne Hadvar qui est d’ailleurs toujours chez lui. Il a l’air encore tout chamboulé de sa rencontre avec ce monstre à écailles. Mais il reprendra bientôt la route, à ses dires. C’était la dernière fois que l’allais le voir avant un bon moment. Alors on a s’est fait une accolade, puis je suis partie. Il m’a dit que je pourrais toujours venir le voir à Solitude si j’avais besoin de quelque chose.

    La route était plus mouvementée que la dernière fois. Les loups étaient de sortie pour chasser. Et ils n’étaient pas les seuls. J’ai croisé deux Rougegardes, qui m’ont arrêté sur le bord de la route. Les Rougegardes ont la peau marron, brûlée par le soleil de leur terre natale. Cela m’intriguait tellement quand j’étais petite ! Ces deux guerriers recherchaient une des leurs, qui se serait réfugiée à Blancherive. Il y a bien Saadia, mais … Pourquoi la chercher elle ? Je devrais l’interroger. Ce soir, il y a trop de clients. J’attendrais. Je l’interrogerais à ce sujet un autre jour. Quand ce sera plus … Tranquille. 


    Je suis arrivée à la ville en fin de matinée. Comme j’étais en forme, je suis directement allée voir le mage de la cour pour lui remettre sa pierre. Il était accompagné. Une femme, vue sa carrure. Même si elle se cachait derrière une capuche et une armure en cuir. Mais je ne me suis pas attardée. Je n’ai pas pu. Le jarl m’a fait demander durant ma discussion avec le mage. J’ai suivi le garde servant de messager, jusqu’au niveau supérieur du fort. Il servait de conseil de guerre improvisé : Une table avait été placée là, avec une carte posée à la va-vite. Un officier impérial semblait établir une stratégie. Il me salua à peine. Un lit de fortune avait été installé dans un coin. Sûrement le sien. Pas étonnant qu’il soit si aigre envers des sinistres inconnus. 

    Le jarl avait réuni des hommes, et ses bras droits. Je faisais tâche, au milieu de ces soldats. Ça se voyait comme un nez au milieu de la figure. Ce dernier nous fit part d’un problème majeur : Un dragon avait été aperçut à l’ouest, près d’une tour de gardes. Comment dire qu’à ce moment-là, je n’étais pas bien du tout ? Car je savais, au fond de moi, ce qu’il allait me demander. Et si c’était celui de Helgen ? Je me voyais mal refaire face à une telle créature. Mais apparemment, le jarl me voulait dans le coup. Car « j’avais une expérience de ce genre de situation ». J’ai juste faillis mourir, je n’appelle pas ça avoir une expérience. Mais, sur le coup, j’avais pas le choix. Impossible de refuser. Je voyais cette elfe noire me fusiller du regard, prête à m’embrocher sur un mot de travers. Mais elle terrorise même ses hommes, donc est-ce-que je dois le prendre personnellement ? Bonne question. 


    J’ai pris la route avec les hommes du jarl. Voyager seule était mon petit plaisir, et j’aurais pu aller beaucoup plus vite sans eux, mais l’idée d’arriver en première face à un dragon, non merci. La vision qui s’offrit à nous nous coupa tous le souffle. La tour était en flamme, détruite. Comme si on avait simplement mis un coup de pied dans un château de sable. Un des hommes pria en murmurant, suppliant les Divins de nous venir en aide. Un rugissement pourfendit les airs, et une masse noire se détacha du ciel, et fonça vers nous. Les hommes prirent leur arc, et je sortis mes épées. Je ne pouvais rien faire, juste attendre. On perdit deux hommes avant que la bête ne tombe au sol, où je pus enfin lui asséner des coups. Le monstre se défendait bien. Elle faillit me mordre, mais un homme me tira de justesse hors de sa gueule. Le dragon finit par céder, poussant un dernier hurlement, avant de s’écrouler au sol. J’aurais presque put l’entendre dire quelque chose … L’elfe noire entama alors un discours de victoire. 
    Je ne l’écoutais pas. Je fixais ce dragon. Une pensée me préoccupait. D’ailleurs, elle me hante toujours. Ce dragon … Ce n’étais pas le même que celui à Helgen. C’était … Une autre bête. Ce qui veut dire une chose : Ce n’était pas le seul. Il y en a sûrement d’autres. Mais … Combien ? Je devais faire attention, à partir de maintenant. 


     Quelque chose me tira de mes pensées à la tour. De la fumée commençait à s’échapper du dragon. C’était un simple détail, mais cela me surpris, sur le moment. Et puis, il semblait … Se consumer. Comme si on brûlait un morceau de papier. Cela alla de plus en plus vite, sous nos yeux incrédules. Et puis … Il y a eu cette énergie. Cette puissance sortit du dragon, et fonça vers moi. Je retrouvais cette sensation que j’avais eu à la crypte. Et puis, un mot me vint. Comme si cette puissance avait levé un brouillard dans mon esprit. 

    Fus. 

    Forcer. 

    Les gardes me regardèrent. Ils me fixèrent comme une bête. Était-ce de la peur ? De l’émerveillement ? De la curiosité ? Je n’aimais pas ce regard. Je n’aimais pas être fixée ainsi. L’elfe noire tira son épée, prête à me tuer, comme si j’étais capable de tous les tuer d’un clin d’œil, et que j’allais le faire, mais un homme, sans doute plus haut gradé que ses compagnons, l’arrêta. Il lui a dit : « Irileth, arrêtez d’agir sans réfléchir, cette femme est dans doute notre seul espoir ! » 
    Tout s’est enchaîné terriblement vite. J’ai encore l’impression d’être au milieu d’une gigantesque farce d’ailleurs. Les gardes ont éloigné cette folle furieuse d’elfe noire, qui est partie faire son rapport, avec quelques hommes, et m’ont laissé le temps de m’en remettre. Le même homme, celui qui avait retenu la main de leur capitaine, m’a alors expliqué ce qu’il venait de se passer. Mais … Je le savais déjà. Mon père, nordique et fier de l’être, n’allait sûrement pas me laisser grandir sans raconter les contes et légendes de Bordeciel à sa descendance.
     


    Je vais citer « le Livre de l’Enfant de Dragon », de Prior Emelene Madrine, qui j’ai réussi à retrouver dans la bibliothèque du jarl. 
    « Beaucoup de gens ont entendu le terme "Enfant de dragon" (ne sommes-nous pas gouvernés par les "empereurs Enfants de dragon", après tout ?), mais peu savent ce qu'il signifie réellement. […] Nous en arrivons enfin à la question que beaucoup se posent, à savoir quel est le véritable sens du fait d'être Enfant de dragon ? Le lien avec les dragons est si évident qu'il a presque été oublié. En ce temps où les dragons ne sont plus qu'un lointain souvenir, beaucoup ne se rappellent plus que, dans les premiers temps, être Enfant de dragon signifiait "avoir le sang du dragon". Certains érudits pensent qu'il faut comprendre cela le plus littéralement possible, même si le sens de leur théorie reste incertain. Les récits nordiques évoquent des héros Enfants de dragon qui étaient de grands tueurs de dragons, capables de voler leur pouvoir après les avoir occis. » 
    Voilà ce qui est arrivé à la tour de garde. Voilà la raison de l’absorption de la puissance des dragons, et de ces symboles, qui ne sont autres que leur langage. Sérieusement, on dirait une très mauvaise plaisanterie des Divins … "Tiens, et si nous prenions la première humaine venue pour en faire l’héroïne d’une prophétie ? Quelle bonne idée ! " Enfin, c’est comme ça que je le vois. 


    Je suis rentrée avec le reste des gardes jusqu’à Blancherive. Ces derniers m’ont laissé, une fois à l’intérieur, pour rentrer chacun chez eux, prendre leur tour de garde, ou aller boire un verre chez Hulda. J’aurais voulu les suivre, mais le jarl m’avait explicitement demandé à ce que je vienne le voir une fois la mission terminée. Mais pas besoin de faire le rapport. L’elfe noire s’en était déjà occupée. Ce qui m’arrangeait, d’ailleurs. Puis, on évoqua ma … Capacité. S’en suivit une longue discussion entre lui, son frère et ses conseillers. Le jarl, contrairement à ce que je pensais, ne m’a pas demandé de rester ici pour me battre et aider la veuve et l’orphelin. Chose que je n’aurais de toute façon pas accepté. Il m’a conseillé de me rendre à la gorge des Mondes. De faire le pèlerinage, et de rendre visite aux Grises-barbes. Eux seuls pouvaient m’aider. Me renseigner. Me guider. La Gorge des Mondes … Moi qui parlait d’y aller. Rien que d’y penser me fait frissonner d’impatience, d’envie. J’ai tant entendu d’histoire sur ce monastère isolé de tout. Et surtout des hommes. 

    Après ce précieux conseil, le jarl me fit l’honneur de me nommer Thane de la Châtelerie de Blancherive, pour services rendus à la ville et aux citoyens. Le titre ne m’intéresse pas. Ses avantages, si. Les gardes seraient plus souples avec moi, et je pourrais m’acheter une propriété en ville. Mais vus le prix, je préfère attendre une meilleure offre autre part. Et puis, je ne me vois pas habiter à Blancherive. Les habitants sont fort sympathiques, mais on s’ennuie vite.

    Revenue à l’auberge, on m’acclama. Les nouvelles allaient vite. Hulda a offert la première tournée. J’ai bus une bouteille d’hydromel, mais je me suis vite éclipsée vers ma chambre. Les fêtes, c’était très peu pour moi. Surtout quand c’était moi, le sujet. De plus, je me sens un peu mal vis-à-vis de Saadia. Cette histoire de rougegarde me fait douter. Dois-je croire ces hommes, ou elle ? Je ne savais rien d’eux. Ni d ‘un côté, ni de l’autre, d’ailleurs.

    Mais assez de questions pour ce soir ! Il est temps de me reposer, je suis exténuée. Je ne devrais pas me rendre malade pour si peu. Je sais que mes questions trouveront réponses.


    Ban'

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